La
commune de Dijon au XIIIème siècle :
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Protégée par
sa nouvelle muraille et dotée d'une administration communale,
la ville de Dijon connaît une période de prospérité
qui durera jusqu'aux premières années de la guerre de
Cent ans.
La ville est
également un carrefour routier- d'où de très nombreuses
auberges- mais elle n'a pas une activité industrielle notable.
Il s'y trouve, comme partout, des moulins et des tanneries, des fabricants
de drap et de toile mais l'activité reste en grande partie rurale.
Il y a beaucoup de vignerons dans la population qui cultivent les
vignes des pentes de Montchapet, des Marcs d'Or et des Poussots
; les pressoirs sont nombreux en ville. C'est aussi un centre commercial.
Les noms des rues des Forges, Chaudronnerie, Verrerie ou Vannerie rappellent
les artisans qui y travaillent. Il y a des foires qui attirent le négoce
régional.
Le
maire, en vieux français le "maïeur", est
élu chaque année, le 23 juin, veille de la Saint-Jean,
par le peuple assemblé au cimetière Saint-Bénigne,
devant l'église Saint-Philibert. C'est en 1350 seulement
que sera achetée, pour servir d'Hôtel de Ville, une
maison particulière, dite Maison du singe, à l'emplacement
de l'ancienne Faculté des Lettres,
à l'angle des rues Chabot-Charny et de l'Ecole de Droit.
Les
archives de la Ville sont déposées dans
une tour de Notre-Dame,
dans un coffre à triple serrure dont les trois clés
sont confiées à trois personnes différentes.
C'est d'ailleurs une cloche de Notre-Dame
qui convoque le peuple aux assemblées. C'est de son clocher
qu'un guetteur veille constamment, la nuit pour prévenir
des incendies, le jour pour signaler l'approche de troupes suspectes.
Les registres d'audience et autres papiers de la justice témoignent
également que les rixes et tapages nocturnes sont nombreux
malgré la vigilance du guet.
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Le
guet surveille également l'éventuelle
arrivée de brigands redoutables dont le nom seul fait trembler
d'effroi même les plus courageux, ce sont les Routiers.
Ce sont des bandes d'hommes sanguinaires, sans scrupules. Ils
sillonnent la France à la recherche de butins. Ils sont
organisés en Grandes Compagnies.
Un homme, souvent un noble, les dirige. Une des plus sinistrement
célèbres est la compagnie des Ecorcheurs qui met
à feu et à sang la Bourgogne au XVème siècle,
à la fin de la guerre de Cent ans. Car ces hommes sont
des anciens soldats au chômage, allemands, espagnols, français,
italiens, manants, seigneurs, tous des mercenaires, qui se font
payer pour se battre. Ils ont gardé leurs armes, mais ils
ont oublié leurs origines, leur morale et leur famille.
Ils se donnent des surnoms évocateurs : Brisebarre, Taillecol,
Bras de fer, …
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Brutes
épaisses et cupides, ils massacrent, ils pillent et ils
rançonnent alentour. Le plus terrible est qu'on ne peut
les capturer : ils changent tout le temps de place. Ils ont aussi
à leur solde un réseau d'espions qui les informent
continuellement des pièges qu'on leur tend, et des bons
coups à faire. Leur puissance est telle que les princes
sont obligés de négocier avec eux : en 1360, le
régent Charles, futur Charles V, fils du roi Jean II le
Bon (prisonnier en Angleterre depuis la bataille de Poitiers en
1356), frère de Philippe
le Hardi (de Bourgogne), doit signer avec eux, devant notaire
(!), un traité dans lequel il s'engage à verser
12 000 florins d'or, en échange de quoi les Compagnies
lui accordent la liberté de circuler entre Paris et la
Picardie.
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