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-- Dijon et le Moyen-Age ---------------------------------------------------------------------------------

Il est commode d'en fixer la date initiale à la fin de l'unité de l'Empire romain (395) ou à celle de sa chute (476) (haut Moyen Age) et la date finale soit à la prise de Constantinople par les Turcs (1453), soit à la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb (1492) (bas Moyen Age). Le Moyen Age connaît un apogée du Xème siècle au XIIIème siècle.


Le castrum :

Lorsque commencent les invasions barbares, au IIIème siècle, une enceinte fortifiée est construite pour protéger une partie de la ville romaine. C'est le castrum. Son soubassement est formé d'énormes blocs empruntés aux constructions romaines et aux tombeaux, ce qui se constate très bien dans la portion de mur que l'on a dégagée dans le chœur de l'ancienne église Saint-Etienne (musée Rude, rue Vaillant).

Des trente-trois tours, une subsiste parce qu'elle a été aménagée en chapelle au Moyen Age (Tour dite de la Vicomté ou du Petit Saint-Bénigne). On peut la voir dans les cours des n° 11 et 15 de la rue Charrue. Avec ses larges ouvertures en arcades, elle ne ressemble pas à une tour du Moyen Age.

Le castrum est traversé du nord au sud par un bras du Suzon dont le tracé est bien connu. Ce qui frappe, c'est l'exigüité de ce castrum, dont le périmètre ne dépasse pas 1200 mètres (encerclant ainsi une ville de 11 hectares), et aussi le fait qu'il n'est pas traversé par la voie romaine de Chalon à Langres (la prétendue Via Agrippa). Le castrum se trouve en effet un peu à l'ouest de celle-ci, probablement sur une route stratégique qui dessert le camp de la Noue, sur l'actuelle commune de Longvic, et dont les restes sont bien repérables dans le parc de la Colombière.

Tour du Petit Saint-Bénigne


Le Grand Dijon du XIIème siècle :


Au début du 12ème s., Dijon n'est que la juxtaposition d'une demi-douzaine de bourgs administrativement distincts, où s'entremêlent les pouvoirs du Duc et ceux des deux abbayes de Saint-Etienne et de Saint-Bénigne.

Les bourgs :
- le castrum, le Bourg proprement dit, le long du mur occidental de ce castrum
- plus à l'ouest, le bourg Saint-Bénigne ou Cloître au sud de l'abbaye Saint-Bénigne
- au sud du castrum, la Vicomté ou l'église Saint-Pierre (détruite à la Révolution)
- à l'est, le bourg du Vieux Marché, avec l'église Saint-Michel
- au nord, le bourg du Marché Neuf autour de Notre-Dame, simple chapelle
- plus au nord, le bourg Saint-Nicolas.

Le 28 juin 1137, un terrible incendie dévaste l'agglomération où la plupart des maisons sont certainement en bois. On sait que les églises Saint-Bénigne et Saint-Etienne sont gravement endommagées. Profitant de ce désastre qui détournent les moyens des abbayes vers les travaux de reconstruction, le duc Eudes II entreprend la construction d'une enceinte englobant la quasi totalité de l'agglomération en prenant soin de ménager de larges espaces vides susceptibles de favoriser le peuplement de la ville.
L'évêque de Langres intervient au nom des abbayes dijonnaises qui se trouvent maintenant comprises dans la nouvelle enceinte. Il obtient contre le Duc, en 1153, un jugement du roi Louis VII, mais celui-ci est trop faible pour le faire exécuter.
Cette muraille assure l'unité matérielle de l'agglomération. Une trentaine d'années après, les chartes concédées par le Duc Hugues III en 1183 et 1187 lui donnent son unité morale et en font une Commune.
 

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