La cathédrale et le saint
cathédrale Saint-Bénigne
Les débuts

Le martyre de Saint Bénigne :

Arrêté lors d’une des nombreuses persécutions contre les chrétiens, il souffrit le martyre pour avoir repoussé les offres de l’empereur Aurélien et du gouverneur du pays, Terentius. Martyre horrible car l’apôtre fut d’abord écartelé puis on lui enfonça des alènes sous les ongles, on lui mit les pieds dans une auge de pierre où l’on coula du plomb. Et finalement on le jeta en pâture à des chiens affamés qui l’épargnèrent. Comme il avait résisté à ces traitements barbares, on lui brisa le crâne d’un coup de barre de fer et on perça son corps d’un coup de lance. 
Après sa mort, une chrétienne Léonille embauma sa dépouille qui fut placée dans un sarcophage de pierre (2,15 m X 0,80 m X 1 m de hauteur). 
On déposa le sarcophage dans une crypte du cimetière chrétien de l’ouest de Dijon. Le sarcophage devint l’objet d’un culte. 

La basilique édifiée par Saint Grégoire :

Elu évêque de Langres, Saint Grégoire s’occupa de ce culte qui lui paraissait d’origine païenne. Un jour, Saint Bénigne apparut à Grégoire et lui enjoignit d’élever un oratoire sur son tombeau. L’évêque, ému, fit construire une crypte où il descendit lui-même le sarcophage en 511, le 24 novembre. Cette date anniversaire porte le nom de Translatio Sancti Benigni. 

Cette crypte, voûtée, fut complétée par une basilique au niveau du sol. Cette église fut consacrée en 535. Edifice avec une nef et deux collatéraux charpentés. Plan rectangulaire. 
La pierre où Bénigne avait eu les pieds scellés dans le plomb fut percée de petits creux. Les malades y versaient du vin ou de la bière dont ils se lavaient ensuite les yeux. Les guérisons furent innombrables et le culte du saint, déjà officiel, prit de l’extension. 

La basilique fut placée sous la conduite de Eustade par Grégoire qui dirigea un groupe d’hommes de bonne volonté. Cette communauté suivit une sorte de règle et garda le tombeau. 

La renommée du sanctuaire attirait une foule de pélerins. En 584, le roi mérovingien Gontran fit une donation importante : un mobilier fort riche pour orner la crypte et la basilique. 
La fin des Mérovingiens coïncide avec une période de décadence pour l’abbaye. Les bâtiments commencent à se dégrader de plus en plus sous les Carolingiens et les chefs de l’abbaye, choisis parmi les laïcs, introduisent des idées peu en rapport avec la rigueur de la règle monastique. Les revenus sont utilisés à des fins laïcs et l’abbaye s’appauvrit. 

Isaac, véritable fondateur de l'abbaye :

Isaac, évêque de Langres, fut le véritable fondateur de l’abbaye Saint Bénigne de Dijon. Par une charte de 871, il crée le monastère sous la direction du chorévêque Bertilon. La règle de Saint Benoît est adoptée. On constitue les biens temporels nécessaires pour la subsistance des moines. 
Isaac fit restaurer la basilique. La chapelle Sainte Marie est une trace encore visible de cette campagne de restauration (chapelle terminale de l’église souterraine signalée dès 938). Salle presque carrée : 4,70 X 4,25 X 3,70 de hauteur. Voûtée en plein cintre. Appareil irrégulier. Lits de mortier de deux centimètres. Trois baies juxtaposées ouvertes dans l’axe de la pièce. Baies actuelles restaurées en 1890. Chapelle sans décoration d’origine. Paroi nord : pierres anciennes avec entrelacs carolingiens enchâssées au 19ème s, tout comme la dalle tombale dans le mur sud : dalle du moine Turpericus, de l’époque mérovingienne. 

La basilique restaurée par Isaac est totalement rasée en l’an 1000. Aucune description. 

Le relâchement de la règle et la prospérité matérielle de l’abbaye avaient amené la décadence de la fondation d’Isaac. La réforme est indispensable. 

Guillaume de Volpiano :

Guillaume de Volpiano, moine venu de Cluny, Piémontais d’origine, proche de Mayeul, abbé de Cluny. 
L’évêque de Langres, Bruno, demande à Mayeul d’envoyer des moines d’élite à Saint Bénigne. Douze moines arrivent à Dijon en 989, le 24 novembre. En 990, Guillaume est nommé abbé. 
Les bâtiments menacent ruine. Le 14 février 1002, on pose la première pierre des nouveaux bâtiments. Guillaume dirige lui-même les ouvriers venus d’Italie. Il s’agit de construire trois sanctuaires sur l’emplacement des constructions du 9ème s. : une église souterraine, abri du tombeau de Saint Bénigne ; une église au niveau du sol pour le culte ; une rotonde, au chevet des deux églises, de trois étages. 
Ces trois constructions couvraient une longueur de 100 m et une largeur de 25 m. L’étage inférieur de la rotonde est le seul vestige actuel de cet ensemble.

 
 

haut

SUITE

 

 

 

ACCUEIL