Jacquemart
Jacquemart se trouve au-dessus de la façade occidentale de l'église Notre-Dame.
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On sait que le Comte de Flandre, Louis de Male, beau-père de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, pressé par une nouvelle révolte de ses sujets, appelle son gendre à son secours. Celui-ci part, en 1382, à la tête de mille hommes que la ville de Dijon, toujours affectionnée à ses Ducs, lui a fournis, et va rejoindre le roi Charles VI, son neveu, que le danger du Comte attire également en Flandre.

Le Duc, digne de son surnom Le Hardi, combat avec sa valeur ordinaire à la célèbre bataille de Rosebecque, gagnée, en novembre de la même année 1382, sur les rebelles, entre Lille et Courtrai. Vingt mille ennemis restent sur le champ de bataille ; tout l'honneur de cette journée est pour le Roi, et tout le profit pour le Duc de Bourgogne qui l'accompagne. Il est en effet dédommagé des frais immenses qu'il a faits dans cette guerre par le Roi et par le Comte de Flandre. Après cette bataille, Courtrai ayant fait difficulté de rendre à Charles VI les éperons dorés des chevaliers français tués sous ses murs en 1312, le vainqueur enlève de force ce trophée dont l'existence est une humiliation pour les Français ; et après son départ, le Roi fait mettre le feu à la ville.
On pense bien qu'un pillage épouvantable précède le sac de Courtrai, la cité entière devant être livrée aux flammes. Philippe fait descendre la belle horloge de la ville, qui passe pour un chef-d'oeuvre, la fait emballer avec précaution et voulant témoigner sa reconnaissance à sa bonne ville de Dijon qui lui a offert si généreusement mille hommes, il lui destine ce beau présent. Le mayeur de la ville, Josset de la Halle, la fait placer au-dessus d'une tourelle qui tient au portail de l'église Notre-Dame.
" Dijonnais, voici le portrait
Du vieux Jacquemart de Courtrai
Amené captif sur guimbarde
Par un bourguignon dégourdi
Nommé Philippe le Hardi

Je suis en haut toujours de garde
Humant le bon vin, la moutarde
Et de minuit jusqu'à midi,
Tout en fumant une bouffarde,
Je sonne hardi-petit, hardi ".

Félix Kir

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Source :
- L'illustre Jacquemart de Dijon, Gabriel Peignot, 1832, Dijon.
- Guide de la Bourgogne et du Lyonnais mystérieux, Patrice Boussel, Les Guides noirs, Claude Tchou, éditeur, 1974.

 

Un beau jour, au commencement du XVIIè siècle, Jacquemart oublie de sonner l'heure et le vigneron poète Jean Changenet imagine que son silence vient de sa tristesse : il demande une compagne. Le poème a du succès et une épouse nommée Jacquotte, au coeur de fer, au bras d'acier, à la courte jupe et au chapeau en galette des Flamands, est accordée au triste sonneur. Elle partage désormais ses travaux.
Le ménage s'entend bien jusqu'en 1715. L'apothicaire poète Aimé Piron, père d'Alexis Piron, traduit alors leur douleur devant la stérilité de leur mariage. Ils héritent donc d'un petit Jacquelinet qui frappe les demies. Mais il leur faut attendre jusqu'en 1881 pour que naisse une petite soeur, Jacquelinette, responsable des quarts.