Le chanoine Kir, vers la fin de sa vie.
Le résistant
 
Le chanoine Kir est aussi un résistant de la première heure. Il défend ses concitoyens face à l'occupant allemand. Durant le conflit, il assure le ravitaillement de ces administrés.

Il rend possible l'évasion de 5000 prisonniers de guerre français du camp de Longvic. Arrêté pour son activité de résistant, il est condamné à mort. Il force le respect du vainqueur par son cran et sa dignité. Gracié, il n'en continue pas moins son action clandestine. Arrêté une seconde fois, il est l'objet d'un attentat perpétré par la Milice. Grièvement blessé, il réussit à se soustraire aux recherches de la Gestapo décidée à le supprimer.

On lui décerne la citation à l'ordre de l'Armée lors de sa nomination au grade de chevalier de la Légion d'Honneur, en 1945.

 
Le lac Kir Accueil

L'internationalisme du chanoine l'avait conduit à jumeler Dijon avec plus de vingt villes étrangères, de Mayence à Dallas, de Reggio à Jerez, et même deux cités guinéennes, Nankan et Labé.

Le chanoine Kir n'hésitait pas à se coiffer du casque de pompier ou du képi de l'agent (pour faire la circulation devant l'Hôtel de Ville).
Les débuts

Sa famille d'origine alsacienne s'installe en Bourgogne en 1870. Félix Kir est né le 22 janvier 1876 à Alise-Sainte-Reine en Côte-d'or. Il entre en classe de 4ème au Petit Séminaire de Plombières-lès-Dijon en 1891. Il fait ses études en théologie au Grand Séminaire de Dijon. Ordonné prêtre en 1901, il est vicaire à Auxonne. A l'époque troublée de 1904, il est vicaire à Notre-Dame de Dijon. Il est ensuite curé de la paroisse de Bèze. Mobilisé en 1914, libéré en 1918, il retouve sa paroisse de Bèze pour six années. Puis il est ordonné curé-doyen de Nolay en 1924. Quatre ans après, il est à la direction des Oeuvres diocésaines.

 
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L'homme politique

En 1940, les circonstances en font un homme politique. A la Libération, le chanoine est naturellement élu maire de Dijon. Conseiller général, député de la Côte-d'Or de 1945 à 1967, il est le Doyen d'âge de l'Assemblée Nationale de 1953 à 1967. Il meurt le 26 avril 1968. Il a 92 ans.

Ce commandeur de la Légion d'Honneur (1957) restera pour les Bourguignons un personnage au charisme affirmé.

 

Pendant près de 28 ans, le chanoine remodèle les vieux quartiers de Dijon, en fait entreprendre de nouveaux. Il donne une impulsion considérable aux constructions de logements, d'écoles, d'hôpital ; il est le promoteur et le réalisateur du Lac, appelé aujourd'hui Lac Kir.
 

Le lac Kir

 

Le chanoine aime l'Ouche dans laquelle il s'est souvent baigné. Elu maire de Dijon, il a le pressentiment que l'eau deviendra à la mode, indispensable pour les loisirs. Pour lui, il est impératif de doter Dijon d'un grand plan d'eau qui lui fait si cruellement défaut. Le choix de l'emplacement du futur lac est indiscutable : il sera la solution idéale aux crues et à la régularisation du cours de l'Ouche, à proximité de Plombières. Il acquiert donc des terrains dès 1952. Les débats municipaux autour du lac sont houleux. En 1960, Kir accèlère la prise de décision et le lac est enfin inauguré en 1964. Le 24 janvier 1976, la Ville de Dijon inaugure le monument élevé à la mémoire du chanoine, près du lac.

 
 

Mis en eau en 1964, les abords du lac Kir ont été aménagés progressivement jusqu'à nos jours. Entourées de 30 ha d'espaces verts, ses rives sont particulièrement réservées aux activités sportives ou de détente : piste cyclable, plages, port de voiliers, terrains de volley-ball, de tennis, mini-golf avec buvette, base de canoës-kayaks. La pêche est autorisée toute l'année sur une grande partie des rives. Le soir venu, c'est un lieu d'exhibition ; un lieu également fréquenté par les homos et par les échangistes.

 

L'Ouche, été 1938.


Dijon, août 1938 - A défaut de plage, les Dijonnais, cherchant un peu de fraîcheur, peuplent les bords de l'Ouche, là où se situe maintenant le lac Kir, pour s'ébattre dans l'eau et se donner un peu l'illusion d'être à la mer qui se trouve bien loin de Dijon, à 500 kilomètres ...


Le lac actuel couvre une superficie de 37 ha et ses abords 30 ha. La longueur maximale est de 1,520 km et la largeur moyenne est de 250 m. La profondeur de 3,50 m se révèle insuffisante pour éviter la pollution et lutter contre l'envahissement de la végétation aquatique.


Source : Dijon, Guides bleus, Hachette, Paris, 1991
 
Le monument Kir, près du lac Kir.
 
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