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A la veille de la Révolution, Dijon n'est qu'une ville moyenne (de 20 000 à 23 000 habitants), bien que la plus peuplée de la Bourgogne et comptant à peu près autant d'habitants que Nancy ou Montpellier. Quelques 85% de la population vit à l'ntérieur des murs, sur une centaine d'hectares, dans le reste des faubourgs qui couvrent près de 80 hectares. Ces faubourgs amorcés au Moyen Age et au XVIème siècle en direction du nord-est (faubourg d'Ouche), se sont développés dans plusieurs directions comme au sud-est le long de la route d'Auxonne.



Dijon au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle :

La polulation de la ville passe de 19 000 habitants en 1801 à 27 000 habitants en 1846, 32 000 en 1851, 60 000 en 1886, pour atteindre 90 000 en 1931 et près de 100 000 à la veille de la seconde guerre mondiale.

place Darcy, vers 1900

La première moitié du XIXème siècle :
Si la départementalisation porte un coup sévère à l'ancienne capitale de province, l'achèvement du canal de Bourgogne (1808 entre Dijon et Saint-Jean-de-Losne ; 1833 pour la partie occidentale) stimule un certain développement commercial. Le visage de la ville se transforme quelque peu par l'élargissement de certaines rues (rue Chabot-Charny, 1820) et l'ouverture des premières places près des fortifications, à architecture néo-classique : place Saint-Pierre (Wilson actuelle), 1836 ; place Saint-Bernard, 1836-1844, dessinée par Léon Lacordaire, frère du célèbre prédicateur. Henry Darcy établit les fontaines publiques qui apportent l'eau potable.

De 1851 à 1914 :
L'arrivée du chemin de fer, à partir de 1851, constitue un évènement majeur. L'étoile dijonnaise se constitue dans la vingtaine d'années qui suit. La gare de triage de Perrigny, ouverte en 1886, sera à l'origine du nouveau quartier des Bourroches. Dijon commence à s'industrialiser, bien qu'assez timidement, et surtout dans les années 1880.
Parallèlement, l'importance stratégique de Dijon fait que la ville s'entoure d'une ceinture de forts, bâtis de 1878 à 1880, et qu'elle devient un centre de garnison, avec 4600 hommes de troupe en 1891.

caserne Vaillant, avenue du Drapeau

Des nouveautés importantes interviennent en matière d'urbanisme, dont la principale est la démolition des remparts (plan de débastionnement de la municipalité Joliot, 1886) qui s'étale sur une trentaine d'années. Le tracé des remparts est repris approximativement par les boulevards et grandes places de la fin du XIXème siècle (boulevards de Brosses, de la Trémouille, Thiers, Carnot, de Sévigné, etc). La place de la République, ovale, est ouverte en 1888, à l'emplacement de la porte et du bastion Saint-Nicolas. La place Darcy est aménagée, ainsi que le square attenant, au début des années 1880, dans un style hausmanien, qui ne manque pas de majesté : immeubles particuliers à étages, hôtels et cafés comme celui de la Rotonde, ouvert en 1882. Des immeubles résidentiels flanquent aussi les boulevards de Brosses et de la Trémouille, tandis que le lycée Carnot est édifié en bordure du boulevard Thiers (1893). Sur une partie de l'emplacement du château de Louis XI, dont la démolition est achevée en 1897, est construite la poste, devant laquelle la place Grangier est ouverte en 1910. Diverses retouches sont apportées au centre historique, comme la création de la place François Rude, en 1904.

place François Rude, vers 1910

Au-delà de l'ancienne enceinte, les quartiers périphériques se développent largement, sous formes d'immeubles jointifs irréguliers et assez mal bâtis dans les quartiers populaires, puis en partie sous forme pavillonnaire dès les années 1880 : quartier de la Fontaine des Suisses, à partir de 1883 ; quartier des Bourroches, peuplé de cheminots, qui se développe après l'ouverture de la gare de triage de Perrigny en 1886. Cette époque est aussi celle où s'accentuent les contrastes entre les beaux quartiers (allées du Parc, boulevard de Brosses, bas de l'avenue Victor Hugo) et les quartiers médiocres mêlant habitations populaires et entrepôts, usines comme, par exemple, dans le quartier du Petit Cîteaux près de l'abattoir, ouvert en 1858.

Vers 1880, il existe même de véritables bidonvilles, comme au nord-ouest dans le quartier de Nouméa prolongé par la cité des Kroumirs, le long du Suzon, agglomération de cabanes, de cahutes bordant des chemins incertains et fangeux. Au sud, le quartier des Tanneries malpropre et insalubre, aux masures basses et humides, n'est pas en meilleur état, tandis que l'insalubrité règne aussi dans les faubourgs Raines et d'Ouche, sans parler des taudis et des fonds de cour du centre de la ville.

L'entre-deux guerres :

Sous Gaston Gérard, maire de 1919 à 1935, tandis que certaines industries manifestent un bon dynamisme, l'expansion de l'habitat pavillonnaire reprend dans toutes les directions : quartier de l'avenue du Stand à l'ouest, des Bourroches au sud, du haut de l'avenue Victor Hugo et du quartier Montchapet au nord-ouest, ce dernier dans une tonalité nettement résidentiel. Lorsque les habitations ne se disposent pas de façon linéaire, comme le long de la route de Beaune, le paln est généralement en damier ou en arêtes de poisson. De cette époque date le quartier de la Maladière, au nord de Dijon (aujourd'hui coupé par le boulevard périphérique), réalisé par la ville sur un ancien champ de manoeuvres à partir de 1923 (l'église du Sacré-Coeur date de 1933). Ces quartiers pavillonnaires sont surtout destinés aux classes moyennes, auxquelles la loi Loucheur facilite l'accession à la propriété.

Un plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension de la ville est mis en chantier dès 1919 et approuvé par le conseil municipal en 1930 !
Trois zones sont ainsi réservées à l'industrie : vers la gare et le port ; de part et d'autre de la voie ferrée d'Is-sur-Tille ; dans le quartier de la rue de Jouvence et de l'avenue général Fauconnet, ce dernier quartier étant sans desserte ferroviaire, mais déjà pourvu d'établissements industriels, comme les laboratoires Fournier. Ces quartiers, proches des zones industrielles, sont affectés aux habitations ouvrières, aux cités-jardins et aux villas modestes, tandis que le haut de l'avenue Victor Hugo, par exemple, accueille des maisons de plaisance ou de villas d'une certaine importance ; les industries quelles qu'elles soient en sont rigoureusement écartées.
Le début des années 1930 voit la mise en place du parc des sports, dans le quartier Est, au bas de la colline de Montmuzard.

Dijon, à la veille de la guerre, munie d'un réseau de tramways, compte environ 100 000 habitants. Mais c'est une ville encore à peu près dépourvue de banlieues. Talant et Fontaine ne sont encore que des villages isolés sur leurs buttes, où la vigne subsiste en partie. Longvic atteint toutefois 1800 habitants et Chenôve 2500, grâce à la proximité de Perrigny. Mais dans ses limites actuelles, la banlieue ne totalise encore que 11 000 habitants en 1936.

Source : Dijon et son agglomération, Notes et études documentaires, La Documentation française, Paris, 1988

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