La pierre avec laquelle a été édifiée la plupart des édifices dijonnais, du XIVème au XIXème siècles est un calcaire très dur ( également rugueux et difficile à sculpter) dont les bancs étaient assez faciles à lever et à débiter en moellons réguliers. La proximité des carrières (perrières) autour de Dijon explique également le succès de cette pierre.
Les carrières étaient situées pour la plupart dans l'ouest du Dijon actuel, entre la butte de Talant et Dijon (le Parc des carrières Bacquin actuel faisait partie des perrières des Chartreux). Plusieurs étaient encore en activité dans la première moitié du XXème siècle.
Définition
: la pierre de Dijon est, à l'origine, un sable fait d'oolites
et de débris de coquillages accumulés sur des plages sous-marines
de l'âge jurassique moyen. La couleur naturelle de la pierre "de
Dijon" est un gris bleuté assez foncé car elle contient
du sulfure de fer.
La pierre extraite dans les perrières est modifiée au contact
de l'air et de l'eau. Le sulfure de fer s'oxyde et donne des tons jaunes,
ocres, bruns ou rouges. Parfois, il arrive que le gris d'origine et le
jaune coexistent dans la même pierre. Les nuances rouges sont plus
rares. Il arrive pourtant que cette coloration se trouve naturellement
dans la pierre extraite à Dijon.
Distribution de la pierre "de Dijon" dans la capitale bourguignonne, selon sa couleur :
Le rose est rare : façade de la Chambre de Commerce ; la porte Guillaume (place Darcy).
Le rose est discret : façades gothique et classique de l'Hôtel de Ville ; façade de l'Hôtel Chambellan ; les arcades de la rue de la Liberté ; les dalles épaises du sol de la nef de Saint-Bénigne.
La pierre rose ou rouge est choisi pour son effet décoratif : le portail de l'Hôtel de Vogüé ; le portail de l'ancien collège des Godrans ; l'Hôtel Millotet (rue Piron) ; l'escalier des Etats de Bourgogne.
La pierre rose est minoritaire. Le front de carrière du moment conditionnait sa disponibilité. Celle-ci était due sans doute à des rencontres fortuites lors de l'avancée des carrières. Lorsque l'on y prêtait attention, les pierres roses étaient sélectionnées pour des usages particuliers (décoratifs surtout). Certaines époques semblent avoir été plus favorisées -le début du XVIIème siècle en particulier- alors que les exploitations du XIXème et XXème siècles ont dû rencontrer peu de pierre rose.
