La maison sans toit
Cette maison se trouve place Bossuet (à côté du magasin de pain d'épices Mulot et Petitjean).

Cette maison est d'un aspect terrible, avec son allée noire et profonde, sa façade en grand appareil trouée de lucarnes vides qui vous regardent comme les yeux d'une tête de mort. Au Moyen Age, cette maison appartient à un pâtissier nommé Jean Carquelin.
Sa renommée est grande à Dijon ; ses pâtés sont de rigueur sur toutes les tables bien servies de la capitale bourguignonne.
Mais voilà que de sombres rumeurs circulent par la ville et y jettent l'effroi. Des enfants disparaissent. On arrête de nombreuses bandes de bohémiens mais l'on ne retrouve pas les enfants volés.
 
  Guillemette Torchepinte arrive en pleine rue du Bourg et pousse des cris : - "J'ai perdu mon fils ! Qu'on me rende mon fils !".
Et la pauvre mère se tord les bras de désespoir. La foule exaspérée ne pouvant plus accuser les bohémiens commence à soupçonner les Juifs. Une voix s'élève alors et demande de quelle chair sont faits les pâtés de Jean Carquelin. Horrible supposition ! La justice s'émeut. On accourt chez l'infâme commerçant et l'on trouve dans sa cave les débris sanglants d'un enfant ...
Jean Carquelin est condamné à mort et le toit de sa maison est enlevé en signe d'infamie. Il subit le supplice de la roue sur la place du Morimont (place Emile Zola actuelle). Telle est la légende.
Jacques Bénigne Bossuet
Bossuet
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La commission des antiquités de la Côte-d'Or consacre quelques lignes à la Maison sans toit dans son compte rendu de 1865-1866 et formule l'idée que la maison pourrait bien être un reste du jeu de paume que Jean de Châlon, prince d'Orange, possédait dans la rue de la Poulaillerie (rue Piron actuelle). C'est une erreur. Le jeu de paume en question était contigu à l'hôtel Millotet, lequel se trouve toujours séparé de la Maison sans toit par la rue Piron.

 

Il faut chercher une explication ailleurs. Certes, la maison est curieuse. Il y a dans la cour des murailles, restes de constructions très importantes, puis de très belles caves ainsi qu'un caveau qui, dit-on, communique, avec une bâtisse de la rue Piron.

Source : Les vieilles maisons de Dijon, Clément-Janin, 1890, Darantière, Imprimeur à Dijon.