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![]() Ces gargouilles se trouve sur la façade occidentale de l'église. |
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Il advient dans la ville de Dijon, vers l'an 1240, qu'un riche usurier veut se marier et donner à ses noces le plus grand éclat. Le cortège nuptial, accompagné de musiciens jouant de divers instruments, se dirige vers l'église paroissiale de Notre-Dame. On arrive sous le porche, et là les époux s'arrêtent, suivant la coutume, pour échanger leur consentement mutuel et ratifier le mariage par les paroles de présent. | |||||||||||||||
Ils vont pénétrer dans l'intérieur de l'église pour assister à une messe solennelle et au complément de la cérémonie, et déjà les portes s'ouvrent joyeusement devant eux, lorsqu'un autre usurier, un usurier de pierre, faisant partie des scupltures du portail, où il est représenté au moment d'être précipité dans l'abîme par un démon également en pierre, se détache de la façade et tombe, avec sa bourse, sur la tête de son collègue, c'est-à-dire du marié, qu'il écrase et blesse mortellement. Les noces sont changées en deuil, et la joie en tristesse. L'usurier sculpté s'est chargé d'interdire l'église et les sacrements à l'usurier vivant, que des prêtres n'ont pas craint d'y admettre. | |||||||||||||||
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A la suite de cet accident, les autres usuriers de la ville se cotisent et, moyennant une grosse somme, font détruire toutes les gargouilles qui se trouvent sur le devant du portail, tant ils ont peur de subir, en pareil cas, un sort analogue. | ||||||||||||||
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La façade occidentale comporte actuellement, comme au Moyen Age, une triple frise portant cinquante et une gargouilles. Si l'on en croit le dominicain Etienne de Bourbon, elles sont volontairement détruites par les usuriers de Dijon. Les sculptures actuelles datent de 1881 et sont l'oeuvre du sculpteur parisien Lagoule ! Il s'agit en fait de fausses gargouilles -et il en est de même au XIIIè siècle- car elles ne sont pas percées pour permettre l'écoulement de l'eau. | |||||||||||||||
Source
: - Crimes et châtiments, p. 7-9 - Vivre à Dijon en 1900, Jean-François Bazin, Editions Horvath, 1993 |
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