Philippe le Bon

Lorsque Philippe apprend la mort de son père, il pousse un hurlement de douleur. Sa jeune femme, Michèle de France, ne parvient pas à le consoler. Ivre de rage, Philippe se jette dans les bras des Anglais en qui il voit les instruments de sa vengeance. Il pousse la reine Isabeau à donner sa fille Catherine au roi anglais Henry V, que le traité signé à Troyes le 21 mai 1420 déclare "fils du roi Charles VI et héritier du royaume de France". Le dauphin Charles est exclu à jamais du trône royal.

Dès le lendemain de ses noces, Henry V met le siège devant Sens, place forte tenue par les Armagnacs. Philippe le Bon est parmi les assiégeants. Sens tombe. Puis les capitaines bourguignons défont les partisans du dauphin qui cèdent la majeure partie de la Picardie au parti adverse.

La France est divisée :

31 août 1422 : Henry V décède de la dysenterie. Il laisse un jeune fils, Henry, âgé d'un an. Son oncle, le duc de Bedford, assure la régence de France.

22 octobre 1422 : Charles VI meurt à Paris. La France est divisée en deux parties. Henry VI, sous la houlette de Jean de Bedford, règne sur la Picardie, la Champagne et l'Ile de France avec Paris. Charles VII règne sur une vaste région qui s'étend du Maine et de l'Orléanais jusqu'aux Pyrénées et au Rhône, sans comprendre toutefois l'Aquitaine, fief anglais depuis le XIIème siècle.
Philippe le Bon est le plus riche et le plus puissant des trois princes qui domine la France. Il n'est pas roi et refuse de l'être : "Je veux que l'on sache que je l'eus été si je l'eusse voulu". Ses armées, régulièrement soldées, sont aguerries et commandées par de bons capitaines.
Philippe recherche toutes les alliances susceptibles d'accroître son influence ou d'arrondir ses fiefs patrimoniaux. Le 14 juin 1423, sa sœur bien-aimée, Madame Anne, épouse le duc de Bedford.
Unis pour la même cause, les Anglo-Bourguignons écrasent à Cravant, en Morvan, le 30 juillet 1423, l'armée du pauvre Charles VII.

Automne 1428 : les Anglo-Bourguignons mènent une offensive décisive qui doit mettre fin au pouvoir du fils déshérité de Charles VI. Ils veulent s'emparer d'Orléans. Les Orléanais, commandés par Jean, fils bâtard du feu duc Louis d'Orléans, résistent. Puis ils ont l'idée de remettre leur place sous la protection du duc de Bourgogne. Heureux de montrer son indépendance à l'égard des Anglais, Philippe accepte à la grande colère du duc de Bedford, son beau-frère :"Je serais trop fâché d'avoir battu les buissons pour qu'un autre eut les oisillons". Philippe, vexé, retire ses troupes des fossés d'Orléans.


Jeanne d'Arc : Jeanne d'Arc et Charles VII

8 mai 1429 : Orléans est délivré. Jeanne d'Arc et les autres chefs de guerre libèrent ensuite toutes les places occupées par les Anglais sur le cours de la Loire. Le régent Bedford, sa femme la duchesse Anne, le duc de Bourgogne, son beau-frère sont dans un état de fureur difficile à décrire. L'armée de Charles VII, menée par Jeanne, entreprend ensuite une marche victorieuse à travers la Champagne, occupée par les Anglais, qui la conduit à Reims.

17 juillet 1429 : Charles VII, roi légitime, est sacré à Reims.

Jeanne et l'armée marchent ensuite sur Paris. Mais Charles VII reçoit les ambassadeurs de Philippe le Bon. Ce dernier obtient une trêve ainsi que la permission de défendre Paris contre le roi lui-même ! Les Bourguignons principalement repoussent l'assaut de Jeanne et du duc d'Alençon. Charles VII licencie ensuite sa magnifique armée le 21 septembre 1429. Jeanne revient dans une captivité dorée à la cour de Charles VII.

Janvier 1430 : Philippe, lieutenant général du royaume de France pour le roi d'Angleterre, prépare son mariage avec l'Infante Isabelle de Portugal.

Printemps 1430 : la trêve franco-bourguignonne est rompue. Jeanne, qui a quitté la Cour depuis deux mois, se jette dans Compiègne assiégée par Philippe le Bon en personne. Elle est capturée le 23 mai, au cours d'une sortie par les hommes de Jean de Luxembourg, un des capitaines du duc, et enfermée. Charles VII ne fait apparemment aucune démarche pour la libérer.

 

Le Duc de Bourgogne livre Jeanne aux Anglais :

Philippe le Bon se proclame le prince des chevaliers mais il commet alors une forfaiture qui souille sa mémoire d'une tâche indélébile. Contre une somme formidable, il laisse Jean de Luxembourg livrer Jeanne à ses mortels ennemis. Avant la Noël 1430, la Pucelle est la prisonnière des Anglais à Rouen. Elle est brûlée vive le 30 mai 1431.


Bulgnéville, 1431 :

La guerre de succession de Lorraine : les compétiteurs sont René d'Anjou, gendre du feu duc de Lorraine et fils de Yolande d'Aragon, reine de Sicile, mère de Charles VII et le comte de Vaudrémont, neveu du feu duc de Lorraine, soutenu par Philippe le Bon. C'est le maréchal de Bourgogne qui bat les troupes de René à Bulgnéville, le 4 juillet 1431. René est capturé et emprisonné. Philippe le Bon crée ainsi un état-tampon, vassal docile de la Bourgogne. Grâce à l'obstination de la duchesse Isabelle de Lorraine, la femme de René, on parvient quelques années plus tard à un arrangement qui règle le sort du duché.

Le traité d'Arras, 1435 :

13 novembre 1432 : mort de la duchesse de Bedford, sœur de Philippe le Bon. Ce décès met fin à l'alliance d'un prince français et d'un roi anglais.
Printemps 1435 : colloque d'Arras. Les Anglais ne parviennent pas à s'arranger avec la France. En revanche, Philippe le Bon trouve un terrain d'entente avec les ambassadeurs de Charles VII. Sa rage de vengeance est éteinte et les conditions qu'il impose au roi de France finissent de le désarmer.
21 septembre 1435 : le traité d'Arras est conclu. Le roi fait amende honorable pour le meurtre de Montereau. Le duc de Bedford est mort de chagrin peu auparavant.
13 avril 1436 : les troupes franco-bourguignonnes sont introduites dans Paris par ses habitants qui se soulèvent contre les Anglais.

1438-1440 : Philippe est au faîte de sa puissance. Le Grand Duc d'Occident règne sur un "royaume" qui va du comté de Bourgogne et de ses places fortes de Dôle et de Montbéliard, dominées par les montagnes du Jura, jusqu'à la Mer du Nord.

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