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Prosper
Jolyot de CREBILLON
Crébillon
(ou Crais-Billon) naît à Dijon, rue Monge, en 1674 et meurt
à Paris en 1762 dans la misère après avoir connu
le succès et la fortune grâce à ses tragédies.
Fils d'un greffier en chef
à la Chambre des Comptes, il fait de bonnes études au
Collège des Godrans, à Dijon, où les pères
jésuites lui donnent cette appréciation : "Puer ingeniosus
sed insignis nebulo" (enfant spirituel mais insigne vaurien). Les bons
pères ne se sont pas trompés : clerc de procureur à
Paris, il tourne ensuite le dos à la magistrature, contre le
gré de ses parents. Il mène une vie dissipée à
la capitale et se lance dans la poésie tragique. Auteur de neuf
tragédies, il est élu à l'Académie Française
en 1731 et rédige en vers son discours de réception.
Rhadamiste et Zénobie
(1711) passe pour son chef-d'oeuvre. Electre (1709), Xerxès (1714),
Sémiramis (1717), Catilina (1748) sont ses principales tragédies.
Triumvirat ou la mort de Cicéron (1754) est sa dernière
pièce.
"Corneille avait pris le
ciel, Racine la terre, il ne me restait plus que l'enfer, je m'y suis
jeté à corps perdu", dit-il. En effet, le ressort dramatique
de toutes ses pièces est la terreur, voire l'horreur. Elles sont
proches du mélodrame et brillent moins par le style que par un
sens inné de l'action théâtrale.
Son fils, Claude Prosper
Jolyot de Crébillon (1707-1777), qui est, en qualité de
censeur royal, chargé de veiller sur la morale des écrits
d'autrui, écrira pourtant des contes licencieux !
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