Elle
naît en 1572 à Dijon (5, rue du Palais) et meurt à
Moulins en 1641.
Jeanne-Françoise Frémyot, fille d'un conseiller à
la cour des comptes de Dijon, naît à Dijon en 1572
dans une vieille maison bourgeoise et perd sa mère alors
qu'elle est encore toute petite. Mariée à Christophe
de Rabutin, baron de Chantal et capitaine, installée
à Bourbilly, près de Semur, dans le vieux château
féodal appartenant à la famille de son mari, elle
a huit années de vie conjugale parfaitement heureuses. Gaie,
pieuse et charitable, elle est aimée de son entourage.
Après
l'accident de chasse où son époux trouve la mort (il
faudra plusieurs années pour que Jeanne
parvienne à pardonner le seigneur de Chazelles, ami de son
mari, qui a tué involontairement
celui-ci) , elle quitte
Bourbilly pour aller vivre à Monthelon (près d'Autun)
dans le château de son beau-père dont le caractère
grincheux la fait beaucoup souffrir. Elle demeure patiente, élève
ses quatre enfants (l'un de ses
fils sera le père de Madame de Sévigné),
soigne les malades du village et des environs.
En
1604, elle rencontre François de Sales à Dijon.
Celui-ci vient y prêcher pendant le carême. Il arrive
d'Annecy, ville où il demeure depuis que le protestantisme
a gagné Genève dont il était l'évêque.
C'est le commencement d'une très belle amitié. Quatre
ans plus tard, ils fondent l'Ordre de la Visitation dont la première
maison est établie à Annecy. Les Visitandines se donnent
tout entières aux malades et aux pauvres. Par la suite, l'Ordre
devient contemplatif.
Son
beau-père meurt alors que Jeanne a déjà pris
le voile. Nonne noire, elle revient à Monthelon. Elle partage
les biens entre ses enfants et regagne son couvent d'Annecy.
Quand
Jeanne demande au cardinal de Retz d'ouvrir une maison de religieuses
dans le faubourg Saint-Marceau, elle se heurte à bien des
calomnies. Les uns se moquent de l'Ordre de la Visitation, affirmant
que chaque matin la Supérieure demande à ses filles
ce qu'elles désirent manger à midi. D'autres, au contraire,
prétendent que les soeurs se nourrissent uniquement de pain
noir. On dit encore que la plupart d'entre elles ne sont que des
filles perdues qui se sont repenties. Jeanne doit lutter pour s'imposer.
Enfin, elle obtient gain de cause auprès du cardinal. François
de Sales lui envoie pour l'aider à diriger la nouvelle maison
un prêtre de trente-huit ans, hirsute et lourd, mais actif
et bon, un ancien aumônier des galériens qui s'est
fait aimer d'eux : Vincent de Paul.
L'amitié de Jeanne et de François de Sales dure dix-huit
ans. Celui-ci meurt à Lyon en 1622.
Son corps est ramené à Annecy.
Jeanne de Chantal meurt à Moulins le 13 décembre 1641.
Son corps repose à Annecy, dans la Chapelle de la Visitation,
près du corps de François de Sales.
|