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Un jeune couple dijonnais de retour d'Asie
« On ne réalisait pas »


Alors que le nombre des victimes ne fait que s'alourdir en Asie entre familles décimées et disparus, le couple de jeunes mariés dijonnais, Fanny et Cédric, réalise encore à peine à quoi il vient d'échapper.

Tout juste rentrée des Maldives où elle était en voyages de noces avec son mari Cédric, Fanny Guillemain, 22 ans, élève infirmière, a encore dans les yeux des images de rêve, végétation luxuriante, soleil, couleurs à profusion, « un vrai paradis ». Elle et son mari sont rentrés à Dijon hier en fin de matinée. Ils étaient partis 26 heures plus tôt, de la petite île de Kouredou, dans l'archipel des Maldives, leur séjour d'une semaine se terminait le 28 décembre. Pas de retour en catastrophe, donc, mais maintenant qu'ils ont réintégré leur cadre de vie habituelle, ils commencent à mesurer ce à quoi ils viennent d'échapper.

« Sur le coup, on ne réalisait pas vraiment. Ce matin-là, (dimanche dernier, voir nos éditions du 29 décembre), nous étions à la plage lorsque nous avons vu la mer se retirer très loin, en très peu de temps. On s'est rendu compte qu'il se passait quelque chose de pas normal. Les gens de l'hôtel nous ont alors appelés pour nous éloigner, vers le centre de l'île. On a eu le temps de prendre notre caméscope, on a filmé la mer qui revenait, lentement. On a été épargné, c'est l'île voisine qui a tout pris, à deux kilomètres, elle nous a protégés ». Mais, se souvient encore Fanny, « un jour avant on était allés plonger, pour la première fois et là où il y avait 50 mètres d'eau en profondeur, il n'y avait plus que dix centimètres avant le reflux ».

En maillot de bain et pieds nus jusqu'à Roissy
Ce n'est que le lendemain que le jeune couple qui effectuait ici son premier vrai grand voyage, a saisi un peu mieux l'ampleur de la catastrophe - « il n'y avait qu'un poste de télévision à l'hôtel » - et lorsqu'ils prennent l'hydravion qui doit les conduire vers Malé d'où ils reprendront un vol pour la France. « On voyait d'en haut les dégâts. Ce sont des paysages de rêve et on a vu à quel point ces îles étaient dévastées, les bungalows sur pilotis arrachés ».

A l'aéroport, quelques bâtiments sont effondrés mais rien de très spectaculaire. Par contre, les deux jeunes rescapés voient des touristes arriver « qui n'avaient plus grand-chose sur eux. Certains n'avaient qu'un maillot de bain, un paréo, des claquettes aux pieds ou rien du tout, ils étaient pieds nus ». Ils le resteront jusque Roissy avant d'être pris en charge par la Croix rouge française qui a aussi installé une cellule psychologique d'accueil. Le voyage de retour est plus long qu'à l'aller, Cédric et Fanny ne savent pas pourquoi. « A Doha, au Qatar on a beaucoup attendu, des gens blessés arrivaient. » Pendant le vol, peu de paroles sont échangées, expliquent encore les deux jeunes Dijonnais qui sont sûrs de garder un souvenir exceptionnel de leur voyage de noces, à plus d'un titre et par-dessus tout celui, sans doute, d'une chance exceptionnelle qui leur a permis d'échapper au pire.

Anne-Marie Kaiser

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Mis en ligne le Jeudi, 30 décembre 2004

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