Le
"Juste Prix"
P.-H. D.
Publié le 27 décembre 2000, page 10
Lancée en 1998, une expérience de stationnement payant
rencontre un franc succès. Pas seulement auprès de
Dijonnais. Plusieurs dizaines de municipalités de France
et même de Belgique ont déjà envoyé leurs
experts pour juger «in situ»... Le principe est simple
: permettre le paiement du stationnement de surface «au temps
réel». Durant la journée, de 9 h à 12
h 30 et de 14 h à 19 h, une douzaine de sites du centre-ville
(près de 500 places de stationnement) se retrouvent sous
le contrôle d'une escouade de jeunes employés municipaux
: les agents-encaisseurs.
Leur présence a pour but de chasser les «voitures-ventouses»
et de dissuader le stationnement interdit. Munis d'horodateurs portables,
facilement reconnaissables à leur parka bleu et jaune, ils
proposent aux usagers l'encaissement de la durée (trois heures
maximum) du stationnement. Si à son retour, l'automobiliste
a dépassé la durée pour laquelle il a payé,
il n'est pas pénalisé, mais acquitte le complément.
Au contraire, si la durée de stationnement a été
plus courte que prévu, il peut se faire rembourser la différence.
C'est la pratique du «juste prix».
L'agent
encaisseur n'a pas compétence pour verbaliser, mais il est
en contact permanent avec son service central auprès duquel
il peut aussi transmettre toute information touchant à la
circulation (incidents ou accidents de toute nature). Contact humain,
qualité du service, respect des emplacements réservés
(taxis, livraisons, handicapés), chacun semble y trouver
son intérêt : les usagers grâce à une
rotation accrue des véhicules, les commerçants du
centre ville, et également les touristes (les agents encaisseurs
suivent un stage à l'office du tourisme). Quant à
la municipalité, qui a ainsi créé une trentaine
d'emplois, ce n'est pas les bénéfices qu'elle recherche,
mais l'équilibre de l'opération. Celui-ci serait atteint
pour un agent surveillant une trentaine de places, remplies 7 h
30 par jour, au tarif de 7 F l'heure.
Cette
expérience a déjà fait des émules. Des
services analogues sont en place à Saumur, Châlon-sur-Saône,
Valence, Nancy... Elle aurait aussi ses limites. Le système
semble particulièrement bien adapté aux villes moyennes,
celles qui, à l'instar de Dijon, se sont dotées d'un
plan de circulation, d'un réseau de transports en commun
et de parkings de périphérie à tarifs incitatifs.
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figaro.fr
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